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Chez Clarabel

11 février 2010

Une petite fille à qui l'on offre une belle poupée caresse d'abord son visage de faïence, du bout des doigts, ...

... effrayée à l'idée de froisser des dentelles si propres. Puis elle la prend, elle joue. Elle s'aperçoit, presque déçue, que son jouet se plie à tous ses caprices. Toute belle et neuve qu'elle est, la poupée ne fait rien de plus qu'une autre. Elle sourit, quoi qu'on lui fasse. Pour finir, la petite fille montre son nouveau jouet à ses amies. Bientôt, la poupée de chiffons, démembrée et le crâne fendu, attendra sous un meuble qu'on lui prête attention.
Elle attendra longtemps.

intruseNous sommes à Vienne, au palais du Hofburg, en 1815. Une silhouette se faufile dans les cuisines et cherche un dénommé Martin, valet de son état. Sous ce déguisement d'homme, se cache la délicieuse Fanny, une corsetière amoureuse, qui a reçu la visite d'un individu venu la prévenir qu'elle se trompait sur son amant. En fait, Martin est le vicomte Frédéric de Waldaw, brillant diplomate qui tente d'avancer ses billes, malgré le climat tendu qui règne en Europe (Napoléon a été exilé sur l'île d'Elbe, les émissaires de tous les pays, Wellington et Talleyrand pour ne citer qu'eux, sont réunis à Hofburg), la police secrète est sur les dents, notamment après avoir repéré l'intrusion de Fanny, avant qu'elle ne se volatilise dans les couloirs du palais. Bref, chacun cherche son chat !

Comble de tout, Fanny fait aussi la rencontre du tsar Alexandre et se voit offrir d'ouvrir le bal à ses côtés ! La demoiselle attire toutes les attentions, Frédéric est blême, fou de rage, conscient du scandale et du drame, sa douce court de graves ennuis, le pire c'est qu'elle semble à mille lieux de s'en soucier, puisqu'elle prend un immense plaisir à broder des histoires sans queue ni tête sur ses origines, son identité secrète, sa recherche de la vérité, et même sur l'évasion de Napoléon ! Rira bien qui rira le dernier...

Alors, forcément, on trouve du marivaudage, des complots, des messes basses, de la vengeance, de la séduction, des culbutes dans un grand feu de passion, parfois des culbutes acrobatiques et même proprement inexplicables (la scène dans la cave, hmm, j'ai besoin d'un dessin !).  Le tout se dresse sur un fond historique habilement brossé, on croise un tsar, une impératrice, des princes et des ducs, tous tombent quasiment en pâmoison pour la belle roturière. J'en viens donc à l'incroyable somme de situations téléphonées, de coincidences aberrantes, de fautes d'étiquette et de circonstances grossières et invraisemblables. Est-ce un râle que je sens au fond de la gorge ? (Non.)

Rendons justice à cette lecture, c'est parfaitement entraînant, fluide, romanesque. On traite de politique, de pouvoir et d'amour en dansant la valse ou le menuet, entre une bouchée de quenelle et le sorbet à la rose, après une vive émotion dans la salle des redoutes où se tient le ballet, suivront quelques bouffées de chaleur dans une alcôve, des menaces de mort, un duel au clair de lune, la promesse d'une fuite et d'une autre vie, de la précipitation, du feu, de l'action... Ouh, je confesse, monsieur le juge, un nouveau crime : le plaisir coupable de lecture ! Oui, encore.

Je ne pensais pas que cela allait me plaire à ce point, je n'avais lu que 30 pages et j'avais reposé le livre, avec une petite moue d'insatisfaction, puis par miracle j'ai repris ma lecture et je me suis surprise à tourner les pages en gloussant comme une midinette, oui, oui. J'ai honte, mais tant pis. Ce roman m'a même fait penser à la série d'Anna Godbersen, même si je déplore n'avoir point trouvé de visage en forme de coeur, je me suis consolée avec d'autres poncifs du genre. Nulle ironie de ma part ! C'est une lecture distrayante et cela me convient ! Je lirai le prochain tome avec grand plaisir.

Intruse ~ Nicolas Jaillet
Hachette, 2010 - 236 pages - 12,90€

lire un extrait

 

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11 février 2010

Juste, parce que, voilà...

Tadam !

HGMockingjay

C'est officiel !

Aucune autre info n'a filtré, mais la parution du tome 3 de Hunger Games est toujours annoncée pour

le 24 août 2010 !

10 février 2010

Aggie ou Maggie ? Bramberry Hall, nous voilà !

aggie_change_de_vieBouche en coeur, le retour !
J'ai adoré ce roman de Malika Ferdjoukh, il est même beaucoup trop court, j'aurais aimé que l'histoire n'en finisse pas et s'étire pour continuer de nous raconter l'histoire d'Aggie. C'est une gamine de la rue, une orpheline de quatorze ans, qui dort chez les anciens patrons de sa défunte mère, mais les Hume sont des Thénardier en puissance et Aggie passe plus son temps à traîner avec son copain Orin et faire les poches des nantis. Un soir, elle rencontre Pemberton Rushworth, détective privé sans le sou, qui est frappé par le physique d'Aggie tant elle ressemble à une fillette portée disparue quelques années plus tôt. Sans réfléchir, Aggie accepte d'être métamorphée en Margaret Selwyn et fait son entrée dans le beau monde !
Le roman est pétillant, le plaisir de lecture très grand, il y a beaucoup d'humour, un peu de malice, de la tendresse et un soupçon d'émotion. Tout sonne incroyablement beau, merveilleux, proche du conte de fées, l'illusion est parfaite, la providence peut prêter à sourire, mais ce roman, idéalement réservé aux lecteurs dès 9 ans, est une sucrerie qui ne fait pas mal aux dents !
C'est juste regrettable que tout se finisse si vite, si bien, sans répondre à quelques questions sur d'autres personnages, sur l'avenir d'Aggie... Parce que j'ai tellement aimé que j'aurais souhaité ne pas quitter Aggie Barrie !

Aggie Barrie doit son nom à Aggie Mack (le personnage d'une bande dessinée des années 50) + JM Barrie, le créateur de Peter Pan. Une façon pour Malika Ferdjoukh d'adresser un clin d'oeil à ses lectures d'enfance.
C'est bon de trouver des ouvrages de cette qualité pour nos petites lectrices !!!

Aggie change de vie ~ Malika Ferdjoukh
Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2009 - 95 pages - 8,50€
illustration de couverture : Cati Baur

9 février 2010

Une histoire et au lit ! #2

bombo63_lasiesteIl faut aller au lit
Mais je n'ai pas sommeil
Dans le noir je m'ennuie
Tous les soirs c'est pareil
Si j'avais des ciseaux
Pour découper le ciel
J'en prendrais un morceau
Pour faire une marelle
Si j'avais de la craie
Sur le noir de l'espace
Je me dessinerais
Un jeu avec des cases.
Chaque soir c'est pareil :
Je me rêve dehors.
Mais j'ai un peu sommeil.
Malgré moi je m'endors
J'irai à cloche-pied
Jouer sur la Grande Ourse
Et dans la Voie lactée
Me baigner à la source
Je rêve que je dors
Et quand je me réveille
Il fait grand jour dehors.
Bonjour, Monsieur Soleil.

L'enfant qu'on envoie se coucher / Claude Roy

Extrait > Est-ce que je peux avoir la tête dans les nuages et les pieds sur terre ?
Une anthologie de poèmes choisis par Célia Galice et Emmanuelle Leroyer
Illustrations de Bombo!
Préface de Michel Butor
Bayard jeunesse, 2010 - 9,90€

avoir_la_tete

Une très enthousiasmante découverte ! Ce sont des poèmes d'hier et d'aujourd'hui sur les thèmes du rêve et de la réalité. (Je compte beaucoup de coups de coeur, dont le poème de Vénus Khoury-Ghata, Elle l'a dit et répété...).
Les illustrations, chaleureuses, sont l'oeuvre de l'italien Bombo !, alias Maurizio Santucci.

8 février 2010

La Forêt des Mains et des Dents. Et moi ! Brrr.

La_foret_des_damnes_de_RyanQuelle angoisse, ce roman !
Mais qu'est-ce que c'était bon. Au début, cela me paraissait assez lent, mystérieux aussi, baignant dans une ambiance post-apocalyptique et vraiment flippante. Un village forme une enclave où se nichent des humains, en protection de la forêt. Celle-ci est habitée par des Damnés, qui gémissent en se collant à la clôture, guettant la moindre brèche, espérant envahir le village pour mordre et se repaître du sang humain. Très vite, on comprend qu'une infection entraîne une Mutation, et ainsi s'explique cette épidémie de Damnés, contre laquelle la poignée de survivants se bat avec la force du désespoir.

Dans le village où vit Mary, la narratrice de l'histoire, la Congrégation des Soeurs a largement pris en charge les solutions de survie, les règles du quotidien, les leçons dans les écoles, selon la parole du Livre Sacré. Soeur Tabitha, la mère supérieure, est intransigeante et n'a aucune pitié avec les contestataires. Seule Mary oppose aujourd'hui une résistance, avec ses questions, ses doutes, son manque de foi et sa rebellion. Elle parle d'un monde au-delà de la Forêt, elle rêve de voir l'océan, mais ce sont des histoires racontées par sa mère. Toutefois, Mary s'y accroche. Elle n'a pas le choix. Elle voit son horizon restreint et étouffant. Soit elle embrasse la vie de la Congrégation, soit elle accepte de s'unir à Harry, son ami d'enfance. Or, Mary est amoureuse de Travis, son frère, qui a choisi de se fiancer avec Cass, sa meilleure amie.

L'histoire, ensuite, se laisse découvrir ! C'est sombre, envoûtant, vraiment bien écrit, dans une langue généreuse et élégante. L'atmosphère est aussi admirablement dépeinte, je craignais, avec raison, ce monde des Damnés, et finalement ce n'est pas si gore ou horripilant. Enfin, disons que c'est tout ce qu'il faut pour donner la chair de poule, cela représente une menace permanente et épuisante. Je ne vous raconte pas la deuxième partie du roman, là j'avais les nerfs en pelote ! Je dévorais les pages, j'avais l'estomac noué, je n'en pouvais plus de savoir, j'étais inquiète et terrifiée, j'hallucinais et je me retenais de hurler.

En attendant, le début est lent. Accrochez-vous, car la suite vaut le détour. Avec le recul, cependant, j'ai trouvé que c'était une mise en place idéale, mettant en scène le lieu, le contexte et les personnages, plus la dose de suspense, avec les secrets que seule Mary découvre, en plus du climat inquiétant, de la tension qui monte, qui monte. Voilà de quoi bien vous ferrer ! Seul point sur lequel j'ai du mal à me prononcer, c'est la narratrice - Mary. C'est une vraie héroïne qui nous donne des bouffées de rage et de frustration, tant elle est splendide dans ses qualités et ses défauts : Mary est égoïste, curieuse, inconstante, amoureuse, jalouse, têtue et obstinée. On suit ses états d'âme et ses réflexions plus ou moins pertinentes, on partage ses doutes et on aspire comme elle au bonheur et à l'espoir. Rarement une héroïne a su autant m'irriter et me toucher !

Près de 400 pages plus tard, je vous conseille vivement cette lecture ! J'en suis sortie sonnée, folle d'angoisse et impatiente d'en (s)avoir plus. Un prochain livre sort aux USA en mars 2010, sous le titre de The Dead-Tossed Waves, mais ce n'est pas une suite, plus un "companion book".

La Forêt des Damnés ~ Carrie Ryan
titre vo : The Forest of Hands and Teeth
traduit de l'anglais (USA) par Alice Marchand
Gallimard jeunesse, 2010 - 380 pages - 15,50€

Cette bande-annonce pour vous plonger dans la tourmente :

   

 

the dark side challenge - 4

the_dark_side_challenge

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7 février 2010

Une histoire et au lit !

Pour toi, mademoiselle ma fille.
Deux livres d'une série jusque-là méconnue, alors qu'elle possède tous les arguments pour nous plaire :

           emile_lili_chacun_tour       emile_lili_lecon_danse

Je me suis régalée à les lire, ce sont encore une fois des personnages attachants, Emile est un éléphant, Lili un petit cochon. Tous deux ont des caractères différents mais ce sont des amis inséparables. Au programme, donc, ce sont des séquences pleines d'humour, complètement décalé, des expressions irrésistibles, des petits détails comme je les aime, et tant pis si je n'ai plus l'âge, je me suis bidonnée dans mon coin en les découvrant !

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Logiquement, cette collection s'adresse aux plus jeunes lecteurs, et notamment aux lecteurs qui débutent. (Mais pas seulement !) Le style est simple, le décor épuré, l'attention est centrée sur les personnages, l'humour, les dialogues limpides. C'est signé Mo Willems, une valeur sûre !  Définitivement, je suis cliente et j'en redemande !!!

La collection comprend : Vive la pluie ! ;   Mon nouveau jouetUne sacrée farce !Oh, un oiseau sur ta tête !  La leçon de danse  ;  Chacun son tour !

Le blog de Mo Willems, avec des tonnes de goodies qui font envie !!!

mowillemsdoodles_b_copy

Editions Tourbillon, 64 pages - 7,90 € chaque album.

6 février 2010

Someday you'll get to the place of joy

The songs move through the stages of grief, she said.
Someday you'll get to the place of joy.
Maybe not tomorrow or next week or next month.
But someday you will.

Voici le troisième roman que je lis de Lisa Schroeder. J'ai déjà exprimé combien cet auteur savait me toucher, par sa façon d'écrire exclusivement en vers, parce que ses histoires sont justes et émouvantes, sans trop en faire.

Chasing_Brooklyn__Lisa_SchroederChasing Brooklyn confirme une nouvelle fois mon sentiment, j'ai lu malgré mon humeur chagrine ce roman, j'ai aimé, je me suis sentie dans la peau de Brooklyn, cette jeune fille qui a perdu son petit copain un an auparavant et qui peine à remonter la pente. Un nouveau drame vient fragiliser son équilibre précaire, lorsque Gabe, un ami commun, trouve la mort tragiquement. La nuit, Brooklyn fait des cauchemars, elle se sent traquée, elle se réveille en sursaut, toujours plus seule et désemparée. Jusqu'au jour où Nico la contacte. Lucca était son frère. L'approche est maladroite. Il n'ose pas lui avouer que Lucca ne cesse de le hanter en le priant de veiller sur Brooklyn, de l'aider à tout prix.

Oui, l'histoire est très, très proche du tout premier, I heart you, You haunt me, (c'est d'ailleurs un "companion book"). Le coup des fantômes, du petit ami décédé, du deuil et de la détresse de l'héroïne, on nous l'a déjà fait, c'est vrai. Le roman est ici simplement original parce que l'histoire est racontée par deux points de vue - Brooklyn et Nico. Je n'imaginais pas une romance possible entre eux, le destin en a décidé autrement et ce choix me laisse légèrement sceptique. Néanmoins, l'essentiel de l'intrigue se passe ailleurs et, pendant de très longues pages, fait étalage  de la douleur d'avoir perdu un être aimé, de se sentir responsable de la perte d'un autre, de l'incapacité de gérer un monde où tout a repris sa place et où soudainement on ne trouve plus la sienne. C'est un roman très triste, bourré d'état d'âme, à déconseiller les jours de blues, c'est certain !

Excellente nouvelle : on retrouve Ava au début et à la fin de l'histoire, et ça fait incroyablement plaisir de la croiser et d'apprendre ce qu'elle devient. Le prochain roman de Lisa Schroeder paraîtra en mars 2010 et s'intitule It's Raining Cupcakes.

Challenge LIRE EN VO - 10

LireEnVo

Dans Chasing Brooklyn, on peut noter des tonnes de références musicales. Il m'est venu à l'idée de vous poser la question, quelles sont pour vous les chansons d'une compilation baptisée Joy, not sorrow ?
Merci !  (Petit moral en ce moment, j'attends vos suggestions.)

4 février 2010

Kalimba de Luna

Kalimba de luna Envoûte-moi Fais claquer tes doigts Sur des bouts de bois Hé, oh, hoo, ah

C'est la chanson qui me trotte dans la tête, après la lecture de ce petit roman d'Anne Percin (à réserver pour la tranche d'âge des 9 / 12 ans !).

A quoi servent les clowns ? est une histoire sympathique, attachante, un peu plombante pour commencer car une mère et ses deux filles perdent le peu qu'elles possédaient dans l'incendie de leur appartement. En attendant un relogement, elles trouvent refuge dans leur vieille caravane qui ne roule plus, installée sur un terrain vague, à côté de leur baraque à frites. Ambiance très misérable, de prime abord, mais l'impression est vite chassée par la narration de la petite Mélinda, qui nous raconte cette sordide aventure en y mettant tout son coeur, et ceci implique l'innocence, la jovialité, les désirs, les rêves et aussi les petites questions qu'elle se pose du haut de ses 5-6 ans (elle est élève en CP, elle apprend à lire). D'ailleurs, cela fait quinze ans jours qu'elle ne va plus à l'école. Sa maman est débordée, elle pense qu'elles rattraperont le retard plus tard.

A_quoi_servent_les_clowns__de_Anne_PercinEt puis, arrive le cirque avec sa longue procession de caravanes flamboyantes, et ses cages de tigres. Un bébé tigre va d'ailleurs se faire la malle et c'est la petite Mélinda qui va le retrouver. A partir de là, l'histoire prend un tour enchanteur et magique, plus doux, plus chaleureux. L'espoir est également en train de scintiller. Des indices nous le prouvent, et on devine que l'histoire va s'embellir (sans tomber dans le niais), apporter des solutions et des réponses qui vont rassurer la petite Mélinda.

C'est un texte parfaitement accessible pour les lecteurs qui ne veulent plus lire des livres "de bébés" (ça sent le vécu !) et qui ne se sentent pas toujours à l'aise avec des romans de 200-300 pages. Le thème du cirque est également très motivant, il donne aussitôt des couleurs débordantes d'optimisme dans l'histoire. J'avais craint un décorum plutôt sombre et déprimant, ce qui n'enchante pas forcément les plus jeunes, encore dans l'attente de rêver grâce à la lecture, finalement les clichés sont dépassés et cela sert de toile de fond pour raconter une belle histoire qui se finit bien !
C'est un roman jaune ! Parfaitement jaune ! C'est moi qui vous le dis.

A quoi servent les clowns ? ~ Anne Percin
Rouergue, coll. DacOdac, 2010 - 160 pages - 8,50€

 

...

Dans la foulée, j'ai lu le roman de Cécile Chartre, Poil au Nez, également publié au Rouergue dans la collection DoAdo. (Gaelle, cache ce sourire ! Je t'ai vue.) Cela a été une très bonne surprise, une lecture très touchante aussi. L'histoire se passe le soir du réveillon du 31 décembre 2009. Angel a rendez-vous avec son père, qui est décédé. A minuit pile, il a l'autorisation d'ouvrir la boîte à trésor qui lui a été confiée dix ans auparavant, alors que son père était malade. C'est une soirée particulière, qu'il passe avec ses meilleurs amis, dans une ambiance bouffonne et extravertie. En même temps, reviennent par vagues les souvenirs d'autrefois, et c'est là que l'émotion est très forte. Mais heureusement, le roman n'est pas que serrement de coeur et trémolo dans la voix, puisqu'il y a surtout et avant tout beaucoup d'humour. Pour preuve, cet extrait qui m'a beaucoup fait rire :

Séverine a passé la porte ensuite, affublée de deux drôles de trucs perchés très haut sur le sommet de sa tête. Elle nous a précisé au passage, bande d'ignares que nous sommes, que ça s'appelle des macarons, et que c'est très mode, les macarons. Ceci étant clarifié, elle a annoncé qu'elle se payait un mal de crâne à décorner un boeuf, alors qu'il fallait pas trop la titiller. Elle s'est mise alors à trifouiller dans son sac comme une sauvage en marmonnant " Un Doliprane, il me faut un Doliprane, t'as pas un Doliprane ? ". Thomas lui a suggéré de lâcher un peu ses cheveux, parce qu'à son avis, ça doit pas vraiment faire du bien d'avoir deux gros machins aussi emberlificotés au-dessus du ciboulot. Mais Thomas ne sait pas que lorsqu'on a passé trois heures et demie à se faire une coiffure d'enfer, on ne va pas tout saccager pour un simple mal de tête. C'est pénible à la fin, faut tout nous expliquer, à nous, les mecs. Et puis de toute façon, demain, macarons ou pas, tout le monde aura la tête comme une pastèque. Séverine prend juste un peu d'avance sur nous, c'est tout.

Poil_au_nezPoil au Nez ~ Cécile Chartre
Rouergue, coll. doAdo, 2010 - 96 pages - 6,50€

 

=) GaelleLa vie peut être bousculée en 1 jour, c'est ce qui se passe ici.

=) Mel, de la Soupe de l'Espace : Ce roman nous montre qu’un évènement tragique peut bouleverser une vie…  mais également qu’un objet, un mot peut apaiser et accomplir cette même vie en une fraction de seconde…

=) Marie : nous saisirons alors d'autant plus la portée du message contenu dans cette fameuse boîte et comprendrons en même temps le choix adéquat du titre plein d'humour pour ce roman sur le deuil finalement pas si triste que ça !

3 février 2010

En poche ! #29

Deux sorties en format poche pourraient intéresser petits et grands lecteurs (sur ma bonne foi ! ;o)

Tobie_Lolness

Tobie Lolness, Tome 1 : La vie suspendue de Timothée de Fombelle

Folio junior, 2010 - 390 pages - 7,60€

Tobie Lolness, un millimètre et demi de la racine des cheveux à l'ongle des pieds, appartient au peuple du grand chêne. Le père de Tobie, savant génial et prophète d'une grande sagesse, a refusé de livrer le secret d'une invention pour transformer la sève de l'arbre en énergie motrice. Furieux, le Grand Conseil a condamné les Lolness à l'exil dans les basses branches, territoire sauvage. Tobie y rencontrera la jolie Elisha. Et plus encore...

Vous ne connaissez pas encore Tobie Lolness ? Réparez vite cet oubli ! Tobie est un personnage de littérature qui deviendra classique, c'est ma conviction ! Tobie Lolness est un héros hors du commun, attachant, courageux, fidèle en amitié et en amour, sensible et droit. Un modèle ! A ceci, s'ajoute une aventure captivante, en plus d'être intelligente et poétique. On y trouve des valeurs fondamentales, des messages subliminaux (prenez soin des arbres et de la planète  !) et c'est tellement bien écrit. Pas de fantastique, pas de magie, simplement de l'élémentaire. La preuve que cela demeure une valeur fondamentale ! François Place apporte également sa contribution grâce à des illustrations de toute beauté. C'est plus qu'un cri d'alarme, c'est une absolue nécessité de lire Tobie Lolness (à suivre avec un deuxième tome, Les yeux d'Elisha).

Pour les fans, le nouveau roman de Timothée de Fombelle, VANGO, sortira en librairie le 18 mars !

 

skully_fourbery

Skully Fourbery de Derek Landy

Folio junior, 2010 - 360 pages - 7,60€

Skully Fourbery est, comme son nom l'indique, un squelette qui, camouflé sous son allure de dandy, se révèle un détective doublé d'un extraordinaire magicien. Il a aussi un humour imparable. La jeune Stephanie Edgley fera sa connaissance en héritant d'un oncle richissime, car dans le même temps elle devient la cible d'individus peu recommandables qui attendent d'elle de leur donner une clef que détenait son oncle défunt. 

Stephanie va découvrir que la petite ville irlandaise où elle vit repose aussi sur un monde souterrain, un univers plus sombre, où on trouve des Forces des Ténèbres, des mages, des sorciers, des magiciens, des gentils, des méchants. La lecture est entraînante, on a à peine le temps de souffler. Il y a du complot, de l'action, des batailles échevelées, et surtout beaucoup d'humour. Le personnage de Skully Fourbery est épatant, sa petite partenaire très attachante. D'ailleurs, ceux qui sont fans du détective squelette auront le plaisir de le suivre dans deux autres tomes, chaque livre offrant la liberté de prolonger ou non l'aventure, il n'y a pas de final à se ronger les ongles parce qu'on crève d'envie de connaître la réponse.

  ******   

A signaler pour ceux qui ont eu le bon goût d'apprécier le premier tome, Le livre du temps, Tome 2 : Les sept pièces de Guillaume Prévost est déjà disponible en Folio junior  !

 

2 février 2010

Du bleu. Encore du bleu. Du tout bleu. Et moi, bien sûr.

Attention, ça cogne, ça remue, ça fait mal, ça ouvre les yeux, ça ne vous lâche plus, ça vous poursuit, ça vous hante, ça vous hurle dans l'oreille, ça vous noue l'estomac, ça creuse une boule et ça vous donne à réfléchir.

Un_endroit_ou_se_cacher_de_Joyce_Carol_OatesUn endroit où se cacher de Joyce Carol Oates est un roman sur la perte, ce que c'est de grandir avec la perte, de grandir au-delà de la perte.
Jenna, quinze ans, est la miraculée d'un accident de voiture qui a coûté la vie de sa mère.
Jenna se sent coupable.
Elle tente de se rappeler les dernières minutes avant le crash, mais tout reste blanc. Fermé aux souvenirs.
Et puis il y a le bleu. La couleur de l'entre-deux, du coma, du bonheur illusoire, du soulagement par les médicaments.
Après le bleu, c'est le vif : la réalité avec l'absence, le manque, le remords, la douleur, la solitude.

C'est un roman que je trouve extrêmement difficile à évoquer. Un roman complexe, douloureux et qui raconte justement le désespoir d'une adolescente qui tente de vivre suite au décès de sa mère dans des circonstances dramatiques. Le roman est à la fois poétique, onirique, amer, désabusé, à l'image de sa narratrice qui va aller jusqu'au bout de sa souffrance. Quitte à prendre tous les risques.
Le roman est vraiment tout le contraire de ce qu'on pourrait attendre : des larmes, des regrets profonds, quelques bêtises pour prouver qu'on existe, puis le retour à la vie, retour à la normalité. Dans le fond, c'est vrai que ça se passe comme ça, mais c'est un roman signé Joyce Carol Oates, il ne faudrait pas se leurrer non plus. Le roman est tout sauf condescendant, mielleux, attendu, moralisateur. Il vous impose le malaise, la déroute, l'errance. Il introduit des personnages à la dérive, cabossés. Des marginaux qui n'ont parfois plus rien à perdre et qui ont déjà tant brûler leurs ailes. J'en ai des frissons dans le dos, c'est âpre, violent, sans équivoque.
Cela fait très mal à lire, c'est même lourd à encaisser et je suis sortie de cette lecture toute retournée.
Pourtant j'estime que c'est un livre nécessaire, parce qu'il n'épargne nullement aucun détail, sur l'adolescence, sur l'acceptation de soi, sur le chagrin, sur le deuil aussi, sur la culpabilité, sur les choix extrêmes et sur la pression constante, souvent bienveillante, qui parfois fait plus de tort que la plus grande indifférence.
C'est un texte qui vous laisse le coeur à vif, qui interpelle et ne vous quitte plus. C'est bon aussi d'être secouée dans sa lecture, de se sentir en vie après une telle claque.
Car, finalement, on trouve aussi de jolies choses dans ce roman, pas seulement des émotions qui mettent à plat, il y a également beaucoup d'authenticité, de la sensibilité (et non de la sensiblerie), des personnages tendres et généreux.
En extrait, ce passage qui résume très bien le message que tente de transmettre le roman :  Quand les gens entrent dans ta vie, il y a toujours une raison, vois-tu. Ils ne la connaissent peut-être pas eux-mêmes. Tu ne la connais peut-être pas toi-même. N'empêche qu'il y a une raison. Forcément.

Un endroit où se cacher ~ Joyce Carol Oates
Albin Michel, coll. Wiz, 2010 - 300 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Dorothée Zümstein
titre vo : After the Wreck, I Picked Myself Up, Spread My Wings, and Flew Away

=) Claire C. :  Elle est une des rares à savoir créer des personnages si parfaitement qu’on ne les oublie plus jamais.

 

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